Les Français n'ont pas le moral, le pouvoir d'achat ne décolle pas et les frasques présidentielles ne les amusent plus. Pour redorer son blason à quelques semaines des élections municipales, Sarkozy a sorti de son chapeau une proposition particulièrement morbide : associer à chaque élève de CM2 la mémoire d'une jeune victime des camps d'exterminations nazis. Une proposition qui a d'ailleurs suscité le malaise de la majorité de la classe politique, y compris de Simone Veil, une personnalité malheureusement concernée par ce drame puisqu'elle fait partie des rares rescapées de ces camps qui exterminaient des gens pour ce qu'ils étaient et non pour ce qu'ils avaient fait. Quitte à être politiquement incorrect, ma suggestion au Président serait de ne plus stigmatiser le caractère "juif" de ces victimes, un adjectif que leurs bourreaux qualifiaient de race, pour simplement rappeler qu'il s'agissait de petits gosses de Paris, Berlin ou Varsovie, certes d'une autre religion ou d'une autre culture, mais tout aussi ordinaires que tous les autres gosses d'Europe de l'époque. Les nazis classaient puis tuaient les gens selon des critères subjectifs. Par respect pour leurs millions de victimes, essayons au moins de ne pas reprendre systématiquement leur classification morbide et rappelons simplement l'unicité de la race humaine et la subjectivité des opinions religieuses. Cela devrait réduire drastiquement les arguments des extrémistes...