Accompagné de quelques amis, j'ai eu la chance de participer lundi soir à un diner dans une brasserie du 19e arrondissement pour écouter Michèle Alliot-Marie, actuelle Ministre de la Défense. Tout en rappelant son héritage gaulliste et humaniste, la Ministre a adopté un ton plutôt alarmiste sur l'état de la planète, menacée par le terrorisme, les trafics mafieux, la prolifération 'nucléaire, bactériologique et chimique', les guerres de l'eau ou du pétrole ou encore les risques de déstabilisation en Afrique, source d'immigration massive vers la paisible et prospère Europe... "On ne peut plus séparer sécurité intérieure et sécurité extérieure. La défense conditionne notre sécurité d'aujourd'hui et de demain dans un monde toujours aussi dangereux" a expliqué Michèle Alliot-Marie, à un auditoire attentif. Revenant sur les approximations de Ségolène Royal en matière de défense, MAM a également plaidé en faveur d'un second porte-avion français, indispensable pour remplacer le Charles de Gaulles pendant ses nombreuses période de maintenance, et s'est prononcée en faveur d'une coopération avec les britanniques sur un maximum d'éléments du navire. Tout en défendant la réorganisation de l'industrie française avec la poursuite de programmes nationaux (chasseur Rafale, sous-marin Baracouda, Char Leclerc), la restructuration de GIAT ou le rapprochement DCN-Thalès, la Ministre s'est également montrée favorable à la création d'une industrie européenne de la défense, autour de projets fédérateurs comme les hélicoptères Tigre et NH-90 ou l'avion de transport de troupe A400m. Aux yeux de Michèle Alliot-Marie, la Défense du territoire doit désormais se faire dans un cadre européen, en coopération avec l'OTAN, comme en témoignent les actuelles missions au Congo ou au Liban. Consciente de la montée en puissance de la Chine, de l'Inde, de l'Indonésie ou encore du Brésil, la Ministre a également plaidé en faveur d'un monde multipolaire et a vigoureusement défendu l'action de la France au sein du conseil de sécurité de l'ONU, notamment lors du différent avec les Etats-Unis sur l'invasion de l'Irak. En conclusion, MAM a rappelé le rôle économique mais surtout social de l'armée, une organisation très soucieuse d'intégration républicaine, d'égalité des chances et de progression au mérite.